Revue du système semencier au Mali
DOWNLOADDecember 6, 2015 - Steven Haggblade, Boubacar Diallo, Melinda Smale, Lamissa Diakité, Bino Témé
Steven Haggblade, Boubacar Diallo, Melinda Smale, Lamissa Diakité, Bino Témé. 2015. Revue du système semencier au Mali. Feed the Future Innovation Lab for Food Security Policy Research Paper 11. East Lansing: Michigan State University
RESUME
Il ressort des données collectées et des analyses effectuées que le secteur semencier malien est en transition. L’omniprésence de l’Etat à travers les services publics impliqués dans les processus de production, de certification et de distribution des semences s’estompe de jour en jour. Cela donne naissance à trois modèles de distribution :
- un premier modèle, centré sur les producteurs, caractérisé par l’auto-approvisionnement en semences qui ont fait l’objet de sélection par eux-mêmes depuis des générations ;
- un deuxième modèle, centré sur les services étatiques qui comprennent la recherche publique, les services de vulgarisation et les projets et programmes de développement agricole ;
- un troisième et dernier modèle, centré sur les entreprises privées qui font la production et/ou la distribution.
Au Mali, la part des semences certifiées dans la quantité totale de semences utilisées est difficile à cerner à cause des données incomplètes provenant des suivis épisodiques et localisés auprès des producteurs. Mais les quantités utilisées, au regard des données obtenues de différentes sources, sont faibles. Toutefois des opportunités d’affaires et de création d’emplois existent pour le secteur privé. Cela concerne surtout les semences pour lesquelles la demande peut être forte et solvable comme celle des cultures maraîchères comme le gombo et l’oignon ou encore les céréales comme le riz et le maïs.
Ces opportunités ne peuvent être judicieusement exploitées que si certaines pesanteurs sont levées, à savoir :
- la non actualisation du catalogue officiel des semences,
- l’inexistence de laboratoire au niveau des différentes régions du pays,
- la qualité insuffisante des semences vendues,
- l’insuffisance de concertation entre les acteurs de la filière semencière,
- la méconnaissance de la demande en semences sélectionnées et l’insuffisance de programmation des besoins,
- l’insuffisance du financement de la production de semences,
- l’insuffisance de formation des acteurs,
- le coût élevé de la certification,
- le faible suivi des dispositions prises au niveau sous régional.